Comment savoir si les champignons sont vénéneux ?

Publié le : 07 octobre 20207 mins de lecture

Les intoxications alimentaires par consommation de champignons sont fréquentes. 546 cas signalés à l’Institut de veille sanitaire en France métropolitaine en 4 mois. Elles ont presque toujours comme origine une confusion avec un champignon comestible. Il faut toujours identifier ou faire identifier par un pharmacien, par exemple, les champignons avant leur consommation, sur des critères scientifiques. Ainsi, contrairement à une idée reçue, un champignon consommé ou rongé par des animaux n’est pas forcément sans danger mortel : les limaces consomment des amanites phalloïdes mortelles pour l’homme. En cas de doute, il est conseillé de consulter son pharmacien. 

Les champignons comestibles et vénéneux ne diffèrent souvent guère des variétés comestibles par leur aspect

La chaleur sèche de l’été 2018 a également limité la croissance des champignons. Dans de nombreuses régions d’Allemagne, les champignons n’ont pas jusqu’à présent poussé que le long des cours d’eau et dans des endroits ombragés en permanence. Mais les experts en champignons sont optimistes et prédisent que malgré la sécheresse de ces derniers mois, les champignons d’automne ont encore de bonnes possibilités de croissance entre septembre et novembre. De nombreuses variétés de champignons réagissent aux précipitations même après de longues périodes de sécheresse et commencent à pousser : des champignons comestibles et aussi des champignons vénéneux, qui souvent ne se distinguent guère des variétés comestibles. Afin d’éviter un empoisonnement mortel, la Fondation allemande pour le foie conseille la prudence lors de la cueillette des champignons. Dans le pire des cas, la défaillance d’un organe se produit après avoir mangé des champignons vénéneux. Si les toxines sont absorbées par l’estomac et le tractus intestinal et pénètrent dans le foie par la circulation sanguine, cela peut entraîner une insuffisance hépatique. Alors que le climat chaud et humide de juin et juillet offrait de bonnes conditions pour la croissance des champignons, le nombre d’empoisonnements par des champignons a augmenté de façon spectaculaire. On a également constaté une augmentation des cas d’empoisonnement grave, qui ont entraîné une insuffisance hépatique. Outre les petits enfants, qui ramassent et mangent des champignons vénéneux en jouant, et les adultes qui confondent les champignons vénéneux avec les champignons domestiques comestibles, il existe un autre groupe en danger. Ces personnes confondent généralement le champignon foliaire bulbeux, très toxique, avec des champignons comestibles de leurs pays d’origine respectifs. À titre préventif, des informations au moyen d’affiches d’avertissement sur les champignons des feuilles de tubercule, en neuf langues différentes se sont fournies. Le champignon de la feuille de tubercule est l’un des champignons les plus toxiques et est responsable d’environ 90 % de toutes les intoxications mortelles par des champignons en Europe. Lorsque le champignon de la feuille de tubercule a été consommé, les symptômes n’apparaissent qu’après une période sans symptômes de six à 24 heures. Le champignon des feuilles de tubercule est dangereux précisément parce qu’aucun symptôme significatif n’apparaît dans les premières heures suivant la consommation. Lorsque le poison fait effet, il s’est déjà répandu dans tout le corps. Cela entraîne des diarrhées et des vomissements graves, semblables au choléra, qui durent de six à neuf heures. Les toxines du champignon de la feuille de tubercule, appelées amatoxines, commencent à détruire le foie déjà environ 24 heures après la consommation. Un diagnostic précoce est extrêmement important, car l’empoisonnement peut être traité. Si l’évolution de la maladie est favorable, les symptômes disparaissent complètement au bout de sept à dix jours. Il y a alors une guérison complète. Dans le pire des cas, cependant, l’intoxication par le champignon des feuilles de tubercule peut entraîner une insuffisance hépatique, de sorte que seule une greffe de foie peut sauver la vie du patient. S’il y a le moindre soupçon d’intoxication aux champignons, il faut appeler d’urgence le médecin urgentiste. Plus tôt il est diagnostiqué et traité, plus grandes sont les chances de guérison. Une augmentation des valeurs du foie et des reins sont des signes d’empoisonnement systémique. Afin de détecter le poison fongique et de faciliter ainsi le diagnostic, les restes du champignon et les vomissures doivent être recueillis et transmis au médecin urgentiste. Tous les ramasseurs de champignons sont appelés à ne manger les champignons trouvés que s’ils sont absolument certains, après de nombreuses années d’expérience et avec de solides connaissances, dont il s’agit de champignons comestibles. Les cueilleurs de champignons inexpérimentés doivent toujours consulter un expert en champignons avant de manger. Les caractéristiques présumées de non-toxicité des champignons tels que la mouche ou l’infestation d’escargots sont trompeuses. Les escargots, par exemple, ne subissent pas de dommages au foie à cause des amatoxines, car ils n’ont pas de « vrai » foie ; leur organe métabolique central est la glande intestinale. 

Que faire en cas d’intoxication ?

En cas d’apparition de symptômes liés à la consommation de champignons comme des nausées ou des vomissements, il ne faut pas hésiter à un centre antipoison. Les symptômes apparaissent en général dans les 12 heures après la consommation, mais parfois, l’intoxication peut apparaître plus tardivement. Le temps d’apparition des troubles est d’ailleurs un bon signe de la gravité de l’intoxication. La plupart du temps, le problème est moins grave lorsque les signes surviennent vite soit entre 30 minutes et 3 heures. Si les troubles apparaissent tardivement, 6 heures après le repas par exemple, une hospitalisation peut être envisagée. Il est donc important de relever l’heure du ou des repas de champignons et celle des premiers symptômes. Par ailleurs, conserver les restes de la cueillette peut être utile, notamment pour permettre au personnel médical d’identifier l’espèce ingérée. 

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